Place d’armes de Saint-Maurice

Hier: un pilier historique et économique

La Place d’armes de Saint-Maurice, en Valais, occupe une position stratégique et historique depuis plus d’un siècle. Située au cœur du verrou naturel de Saint-Maurice, elle a longtemps joué un rôle central dans la défense militaire de la Suisse, en particulier durant les périodes de tension internationale comme les deux guerres mondiales et la guerre froide.

Son histoire militaire est intimement liée à celle des fortifications de Saint-Maurice, un des trois grands réduits défensifs suisses avec Sargans et le Gothard. Dès la fin du XIXe siècle, des installations de fortifications y ont été construites à l'entrée de St-Maurice appelé "Défilé", transformant la région en véritable bastion alpin. L'armée suisse y a entretenu une forte présence pendant des décennies, avec des casernes, des installations logistiques, et une infrastructure militaire importante.

Mais au-delà de son rôle défensif, la place d’armes a surtout été, pendant de nombreuses années, un moteur économique majeur pour la région. Elle a généré jusqu'à près de 400 emplois, directs et indirects. Le personnel militaire, les civils engagés par l’armée, les prestataires de services, les commerces locaux, les hôteliers et restaurateurs ont tous bénéficié de cette activité. À son apogée, la présence de l’armée faisait vivre une grande partie de l’économie locale.

Chaque recrue, chaque cours de répétition, chaque exercice logistique apportait une bouffée d’oxygène aux commerces Agaunois. L’hébergement, la restauration, la fourniture de matériel ou encore les services techniques autour des infrastructures militaires ont contribué à faire de Saint-Maurice un centre économique florissant.

Cependant, depuis les années 1990 et avec les réformes successives de l’armée suisse (Armée XXI, puis développement continu de l’Armée), la présence militaire s’est peu à peu réduite. Certaines infrastructures ont été désaffectées, et le rôle de la place d’armes a évolué vers des fonctions plus logistiques, administratives et ponctuellement formatrices.

Malgré ce recul, la mémoire de cette époque florissante reste vive à Saint-Maurice, où l’on se souvient d’un temps où l’armée n’était pas seulement synonyme de bruit ou de tirs, mais aussi de stabilité, d’emplois, et d’un tissu économique local très actif.

Aujourd'hui : ne reste que les places de tir et d'exercices et les nuisances